JUSTICE : OUTREAU N’A PAS SUFFIT (01/12/2008)
Depuis le début du week-end, on nous rabat les oreilles avec cette « affaire » Victorio de Filippis.
Voilà un homme qui est traité comme beaucoup de concitoyens, sinon que lui au lieu d’être réveillé à 6 heures sera réveillé à 6 h 40 pour être interpellé par la police.
Comme toutes personnes interpellées les menottes lui seront passées puis il lui sera fait une fouille au corps pour voir s’il n’a pas sur lui des objets contondants ou même dangereux pour sa personne.
Vittorio de Filippis nous dit qu’il a été insulté devant ses enfants, ses enfants devront donc confirmer ses propos sinon c’est sa parole contre celle des policiers, non pas que je mette la parole de M Filippis en doute mais pourquoi en tant que citoyen douterais je de la parole de ceux qui sont là pour assurer l’ordre et la loi !
Dans cette affaire beaucoup plus que le traitement de M de Filippis, que je considère comme étant un citoyen comme les autres, ce qui m’inquiète c’est que nous avons eu une levée de boucliers de toutes la presse alors que le cas de cet homme n’est certainement pas isolé.
Je prends un exemple que je connais bien pour l’avoir vécu et qui concerne un proche: C’était il y a quelques années. Alors oui il n’y a pas eu interpellation musclé ni fouilles au corps, mais sous prétexte que la photo de son permis (ancien) ressemblait à celle d’un homme recherché, et qu’il a levé un peu la voix lorsque les policiers ont commencé a prendre du temps pour faire le contrôle de son permis (alors qu’il avait devait se rendre chez un client) il a passé toute l’après midi (6 heures) en prison. Bien sur impossible pour lui d’appeler quiconque. Ni son avocat, ni sa famille, ni un ami.
Ce cas n’est certainement pas isolé mais personne ne s’en ait offusqué dans la presse, alors pourquoi pousser des cris d’Orphée quand il s’agit d’un journaliste et se taire quand il s’agit de citoyens lambda … ?
Aujourd’hui le fait que ce citoyen est été traité comme beaucoup d’autres fait l’objet d’une « affaire » simplement parce qu’il est journaliste. Hors le problème n’est pas là.
Si ces méthodes doivent être jugées, inadmissibles, il ne faut pas manquer de souligner le pourquoi de ses méthodes et la cause de son arrestation
Le pourquoi de ces méthodes
Comme le souligne fort à propos L'Association des journalistes de la presse judiciaire "Notre confrère a été traité comme de nombreux citoyens, victimes du zèle de certains fonctionnaires de police et de quelques magistrats qui estiment que rendre la justice, c'est d'abord humilier le justiciable",
Ce qui amène à ce traitement c’est le changement de procédure qui a été mis en place par Nicolas Sarkozy et qui fait que dans une affaire quelle que soit cette affaire, à partir du moment où il y a une plainte déposée par une personne elle sera considérée comme victime par la police.
J’en parle d’autant plus facilement que j’ai un jour déposé une plainte contre une personne et que l’affirmation suivante m’a été faite par l’officier qui a pris ma plainte (en d’autres termes) « a partir de maintenant vous êtes considérés comme victime »
Même si c’est rassurant lorsque vous savez que vous avez été floué et arnaque et que vous n’abusez pas des forces de police, le temps passant, et lorsque vous réfléchissez aux différentes affaires qui ont eu lieu, vous vous dites que cette méthode n’est pas la bonne car qui dit victime dit coupable.C’est exactement ce qui se passe dans l’affaire qui nous intéresse aujourd’hui
Le coupable désigné par la victime est soit X quand il y plainte contre soit une personne désignée.
Dans le cas precis dont nous parlons, il y a eu une plainte contre une personne désignée ad-nominem
Il est donc logique qu’avec les méthodes mises en place par Nicolas Sarkozy la personne qui est déposée plainte soit considérée comme victime et que le prétendu coupable soit arrété, menotté, interrogé, et au préalable fouillé au corps, tout cela sans pouvoir prévenir ni famille ni avocat puisque c'est la procédure
Les policiers n'ont rien à se reprocher sinon les mots prononcer, pour le reste si la presse est choquée elle doit demander à ce soit revue la procédure dans son entier pendant le dépot de plainte. Aujourd'hui une plainte peut être déposée sans preuve !
Même si ce n'est pas le cas à priori dans notre affaire combien y a t-il aujourd'hui d'affaires qui aboutissent à des non lieu et qui pourraient être considérées pour de la diffamation et du faux témoignage (notamment dans les affaires de prétendus incestes pour obtenir la garde d'enfant)
Le Syndicat de la Presse quotidienne nationale peut toujours dénoncer " fermement les méthodes employées par la police judiciaire et la magistrature" dans cette affaire.
Rue 89 peut s’étonner que se soit " la première fois, semble-t-il, qu'un directeur de la publication fait ainsi l'objet d'un mandat d'amener pour un délit de presse",C’est réellement la première fois qu’une telle affaire avec les lois Sarkozy que j’appelle de victimisation qu'un directeur de presse sera traité de la même façon qu’un citoyen lamba.
Il est rassurant pour le citoyen lambda de savoir qu’il est traité de la même façon que le directeur de presse dans un Pays où la notion d’Egalité est affichée partout et en même temps ce même citoyen se dit qu’il faut que qu’un membre de la presse soit touché par ce bouleversement qui a été introduit (la victimisation) pour que celle-ci se rende compte de ce que c’est effectivement. A priori Outreau n’a pas suffit.Et le PS n'a toujours rien compris
Écrit par clemenceau | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, sarkozy, dati, presse, ps, justice | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
bravo pour l'article très pertinent sur les collectivités locales,j'attend une suite sur l'eau, bonjour à david
Écrit par : drefyier | 01/12/2008