florent1968

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21/09/2007

IMMIGRATION : UNE CHANCE POUR LA FRANCE (VALLS) ou LA FRANCE TERRE D'ACCUEIL (PINTE)

Je publie ces deux tribunes pour demontrer que nous pouvons et nous devons faire de l'immigration et la migration en général car de mon point de vue il faut également considerer le problème de l'émigration en même temps sans tabou, sans dogme, mais avec une vision humaine et realiste de la situation.
Il est abbérent de laisser partir des jeunes ou des talents à l'etranger parce que ceux ci sont mieux payés tout en disant que le salarié français coute cher !
La gauche ne peut pas laisser tenir de telles inepties !

Nous ne pouvons pas laisser dire que certains secteurs ont du mal a trouver de la main d'oeuvre parce qu'ils paient mal celle ci (restauration, agriculture...) d'un coté et empécher la venue d'une main d'ouvre étrangére prete à travailler pour un prix moindre.
Soit ces secteurs emploierons de la main d'oeuvre étrangére, soit ils augmenteront les salaires de leurs employés !
Enfin il ne faut pas oublier que dans notre pays vivent des illétrés qui ne sont pas que des étrangers et qu'ils y a également 6 millions de mal logés qui ne sont pas tous des étrangers.
Avoir une politique d'immigration digne c'est prévoir au niveau du logement, de l'enseignement des services publics...c'est prévoir aussi en fonction des besoin du pays tout comme l'éducation et la formation doivent pour partie répondre aux besoins à venir du Pays mais aussi des entreprises.


Manuel Valls Député Maire d’Evry
L’enjeu est de refaire de l’immigration une chance. Alors que la Terre est désormais comparée à un «village global» et que les déséquilibres Nord-Sud sont devenus abyssaux, la pression migratoire devrait atteindre des proportions inégalées au cours des prochaines années. Notre histoire prouve que l’immigration peut être une chance pour la France.
Situé au carrefour de la Méditerranée et de l’Europe septentrionale, l’Hexagone a toujours été une zone de mélange et de brassage.
Au cours des siècles, notre nation a profité des multiples apports de populations étrangères. Les individus qui quittent leurs pays, fuyant la faim, la guerre, la maladie, sont toujours conduits par l’énergie de construire, ailleurs, une vie meilleure. L’espoir qui les anime contribue ainsi à la prospérité de ceux qui les accueillent. Force est pourtant de constater que notre modèle d’intégration subit de sérieux revers depuis une trentaine d’années. La crise économique a relégué les dernières générations de migrants dans les quartiers les plus défavorisés de nos villes. En proie à l’échec scolaire et au chômage, une partie des jeunes issus de ces ghettos croient parfois trouver dans le repli communautaire ou dans la violence la solution à leur marginalisation.

Il est donc nécessaire de sortir d’un discours dogmatique et compassionnel pour construire les bases d’une politique de gauche efficace en matière d’immigration.
Le premier moyen : fidèle à son idéal de solidarité, la gauche doit améliorer sensiblement les conditions d’accueil des populations d’origine immigrée.

Ayons le courage d’expliquer à nos compatriotes que des moyens considérables doivent leur être consacrés ! Il faut s’attaquer au phénomène de ghettoïsation en logeant les populations immigrées sur l’ensemble du sol national. A cette fin, les mesures coercitives du type de l’article 55 de la loi SRU doivent être renforcées. Il n’est pas acceptable qu’un tiers des communes soumises à cette loi ne respecte pas l’obligation de compter 20 % de logements sociaux sur leurs territoires.

Par ailleurs, il est indispensable d’augmenter massivement les moyens consacrés à l’apprentissage du français.
La connaissance de notre langue n’est pas seulement une condition essentielle à l’accès à l’emploi; elle est le socle à partir duquel le partage de notre culture devient possible et le sentiment national devient réalité.
Enfin, il ne faut pas craindre d’aborder la problématique des quotas même si cela nécessite une révision de notre Constitution. Pour garantir l’insertion sociale et économique des immigrés, il est indispensable, d’abord, de donner la priorité à la qualification et à la formation de celles et ceux qui arrivent sur notre sol.

Mais nos besoins et nos capacités d’accueil devraient être évalués au préalable sur la base d’un véritable pacte avec les partenaires sociaux. Comme l’expliquait Michel Rocard dès 1990, «la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde». Pour qu’elle y prenne «fidèlement toute sa part», l’instauration de quotas fixant le nombre annuel d’entrées par type de qualification serait un dispositif équitable et efficace. Etablis dans la concertation avec les pays d’émigration, ces quotas pourraient, par ailleurs, servir de base à une coopération renforcée.

Les mesures en faveur de l’accueil des populations d’origine immigrée doivent, en second lieu, s’accompagner de dispositifs tendant à mieux encadrer les flux migratoires. Pour convaincre nos compatriotes des bienfaits de l’immigration, il est indispensable que celle-ci soit véritablement contrôlée et organisée.
De toute évidence, un encadrement efficace des flux migratoires ne peut désormais s’envisager qu’au niveau européen. Seuls une harmonisation des politiques de contrôle et un renforcement des politiques européennes de codéveloppement pourront canaliser, sur la durée, la pression migratoire.
Cette réalité ne doit cependant pas empêcher de réfléchir à des dispositifs applicables dans un cadre national. Sur ce plan, il est d’abord indispensable de ¬renoncer au principe de la régularisation systématique porté par certaines associations. Ce genre de mesure crée des «appels d’air» qui condamnent ceux qui les prennent à vouloir vider le tonneau des Danaïdes. Il faut donc assumer une politique de reconduite aux frontières dans le respect du droit et des personnes. Il faut, par contre, définir des critères cohérents entre eux, lisibles par tous et appliqués de manière identique sur tout le territoire pour l’obtention des titres de séjour.

Il n’est pas acceptable que les règles soient interprétées de manières différentes selon les préfectures et aboutissent à la situation absurde du «ni expulsable, ni régularisable».Trop longtemps, en matière d’immigration, la gauche s’est trouvée ballottée entre le discours de la droite et celui des associations. Alors que le projet de loi Hortefeux nie le droit de la famille, remet en cause les fondements de nos lois bioéthiques et assimile l’immigré à un délinquant, il est grand temps que la gauche pose enfin les bases de sa propre politique en ce domaine. C’est en surmontant ce genre de défi qu’elle parviendra à convaincre nos concitoyens de sa capacité à se rénover.
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Etienne Pinte, maire de Versailles, député des Yvelines. UMP

Accueillir, l’un des plus beaux mots de la langue française, semble aujourd’hui devenir tabou lorsqu’il s’adresse à l’autre, à l’étranger.
Pour certains, l’étranger n’a pas sa place dans notre pays, la patrie des droits de l’homme et du citoyen. Accueillir est trop souvent synonyme de quotas, cet horrible mot qui nous vient de la communauté européenne et en particulier de la politique agricole commune avec ses quotas laitiers. Comment peut-on parler de quotas lorsque l’on s’adresse à des hommes, à des femmes, à des enfants ? Accueillir au cas par cas a même été contesté par un directeur de cabinet d’un ministre de l’Intérieur au prétexte que les préfets devaient appliquer la réglementation dans le domaine de l’immigration de la même manière que pour les coefficients d’occupation des sols, c’est-à-dire sans aucune nuance.


Accueillir ne veut pas dire ouvrir nos portes à n’importe quelles conditions, dans n’importe quelles circonstances et quelle que soit notre situation économique et sociale.
Accueillir signifie, pour les uns, leur intégration dans notre pays en tant que réfugié politique, le regroupement familial, l’immigration choisie. Accueillir voudra dire, pour les autres, une halte temporaire pour reprendre leur souffle, pour construire de nouveaux projets, repartir vers de nouveaux horizons, leur pays d’origine ou d’autres contrées. Les accueillir, c’est les aider à repartir d’un bon pied et les accompagner à s’approprier une nouvelle vie.
Cet accompagnement exige beaucoup d’efforts d’information, de pédagogie, de sollicitude. Il est insupportable de fixer des chiffres de reconduite à la frontière et de donner l’impression que l’on exerce une chasse à l’homme. Il n’est pas acceptable qu’on aille chercher une grand-mère en train de faire sa toilette ou une famille tchétchène dont le fils Yvan aura connu, dès le plus jeune âge, les souffrances de l’exil. Est-il concevable de jouer avec la vie des grévistes de la faim sachant que ces hommes ont la conviction qu’ils n’ont plus rien à perdre puisqu’ils sont déjà en survie ? Certains penseront peut-être, en lisant ces lignes, que je suis un idéaliste, un utopiste, un rêveur.
J’ai pourtant connu toutes ces situations, et c’est la raison pour laquelle je me dois de m’exprimer à ce sujet. Les grèves de la faim, je les ai vécues lors de l’occupation de la cathédrale Saint-Louis à Versailles en 1995. L’accueil d’exilés ou de réfugiés, boat people ou Libanais, je sais concrètement ce qu’est leur ouvrir les portes de sa maison. L’accompagnement au retour de nombreuses familles de Roms, parquées dans les soupentes de l’ancien centre de rétention de Bobigny, c’était pénible, mais nous l’avons fait avec mes collaboratrices.
La réforme de la double peine pour éviter que les enfants soient séparés de leur père étranger à sa sortie de prison ou que les mères se voient privées de leur mari ou de leur compagnon, nous l’avons fait avec le cinéaste Bertrand Tavernier, les associations, les avocats, les familles et grâce à Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur.

Tous ces hommes, toutes ces femmes, tous ces enfants ne sont ni des quotas, ni des marchandises, ni des chiffres. Nous avons bénéficié de leur richesse quand nous étions chez eux à l’époque de la colonisation. Nous avons été très contents de les faire venir dans notre pays pour travailler dans nos mines et dans nos usines. Nous sommes très heureux de les avoir à nos côtés dans les services à la personne pour s’occuper de nos jeunes enfants et de nos personnes âgées. Nous leur sommes très reconnaissants, même si cette gratitude ne s’est pas exprimée comme elle aurait dû l’être, quand ils nous ont aidés à nous libérer et qu’ils ont versé leur sang pour nous. Notre dette est immense à leur égard. Notre image de liberté, d’ouverture, de tolérance qui imprègne tous les peuples de la terre ne doit pas se ternir parce que nous ne savons pas traiter avec intelligence et humanisme l’accueil de l’autre. Quelles que soient nos convictions, nous pouvons nous retrouver autour de la parole qui traverse les temps : «J’étais un étranger, et tu m’as accueilli.»

Merci Monsieur Pinte.