desirrepublicain

J’ai laissé passer quelques mois avant de revenir sur ce thème.

J’ai été plus qu’étonné par la tournure prisepar les conséquences des déclarations de Marion Le Pen concernant les prières de rue et en termes juridiques choisis « l’occupation illégale du domaine public » . Les médias se sont fait l’écho de cette déclaration, les socialistes ne sont pas allés chercher très loin dans les textes et L’UMP a fait dans la surenchère pour tenter de convaincre un électorat qui se tournait peu à peu vers le FN. Et ce jusqu’à organiser un débat d’abord sur l’Islam, puis la laïcité.

Etait-ce nécessaire. Non !

Nous oublions trop souvent, en France que la Révolution a dans un premier temps plus que le principe de République posé des principes simples de laïcisation de notre société.

Lorsqu’une partie de la droite revendique ainsi l’histoire chrétienne de la France, elle oublie volontairement pour une partie de celle-ci, ou pas que cette histoire chrétienne a cessé de fait avec la Révolution quand bien même la monarchie a été maintenue quelques années.

En effet, dès que la République a été proclamée, elle a posé pour principe ce que j’appellerais le fait de déreligioniser la société  

(on parle de christianiser / déchristianiser, d’islamiser desislamiser, je parlerais donc logiquement de religioniser et de déreligioniser quand il s’agit de plusieurs religions ce qui était à l’époque le cas de la France avec le Christianisme certes mais aussi le Protestantisme et le Judaïsme)

Les prémices de la laïcité ont été posée par

Les 22 et 23 août 1789, suite à des rudes empoignades. le texte qui devint l'article 10 de la Déclaration telle qu'elle existe encore aujourd'hui et qui affirme : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. » est voté.

La Révolution veut mettre permettre la liberté de conscience de chacun

Et canaliser ce qui va à l’encontre de cette liberté : Les religions

Ainsi elle crée L’état civil, régi par un cadre législatif, ce dernier existe depuis la Révolution française.

L’enregistrement systématique des naissances, des mariages et des décès se fait dans des registres communaux et surtout au préalable à tout actes religieux !

(Auparavant, les actes d’état civil existaient mais sous la forme de registres paroissiaux déposés dans les évêchés)

Elle institue la disparition des délits d'ordre religieux et la reconnaissance explicite du libre exercice des cultes

Le divorce est institué. Cette fois c’est sous la République

En 1795 la séparation des Eglise et de l’Etat est votée

Si Napoléon met fin à la séparation des églises et de l’Etat, il conservera le reste de la laïcisation entreprise par la Révolution.

Il faudra attendre la Restauration et surtout le second Empire pour le Christianisme redevienne une religion d’Etat et pire que le délit d'ordre religieux soit rétabli avec la loi sur le « sacrilège » (1825). Mais également le divorce de nouveau interdit qui ne sera rétabli seulement qu’en 1884.

L'école est en partie mise sous la tutelle du catholicisme c’est sous le second empire que sera votée la loi Falloux (elle est votée en 1849 promulguée en 1850) !

Ce n’est pas un hasard.

C’est de cette France là dont rêve la droite réactionnaire qui remet sans cesse en cause la laïcité ou qui parle de laïcité positive.

Car il y a tout dans nos textes et dans notre histoire.

la loi du 28 mars 1882 rend l’enseignement primaire obligatoire et laïque. La religion n'est plus enseignée dans les locaux scolaires, mais un jour de congé est prévu pour que les parents puissent envoyer leurs enfants au catéchisme.

La loi d'ensemble du 30 octobre 1886 laïcise le personnel enseignant tout en maintenant la liberté de l'enseignement.

L’état d’esprit de Ferry et Buisson c’est que la religion n'est pas le fondement de la morale mais, au contraire, la morale constitue l'élément solide et stable des religions.

Une « morale laïque » peut donc devenir la valeur commune assurant le lien social. La laïcité est fondée sur le refus implicite d'une religion civile

Cette loi comme les autres visait autant les juifs que les protestants comme les catholiques et bien sur les musulmans.

La morale religieuse est remplacée par un cours de morale laïque puis de morale républicaine puis de morale

Ce cours de morale ...sera supprimé.

Peut être faudrait il le re instituer ?

La loi de 1905 n’est en fait que le début d’un aboutissement

Celui de la privatisation de la religion.

Il n’est plus question comme l’évoquait Rousseau de religion positive, mais surtout il ne doit pas être demandé de service public aux différents cultes ; d'autre part, les services publics de l'État ne doivent porter aucune marque de caractère religieux.

Si les protestants et les juifs ont accepté ces logiques il en a été tout autrement des catholiques puisqu’il aura fallu attendre 1923 pour qu’un accord intervienne et, ce n’est qu’en 1945,que la hiérarchie catholique déclare que la laïcité peut être acceptée.

Las pour la religion catholique, la République en rajoute une couche

L'année suivante, la Constitution qualifie la France de « République laïque » dans son préambule et indique que « l'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés, est un devoir de l'État ». La Constitution de 1958 ajoutera que la République « respecte toutes les croyances ».

La question que je me pose aujourd’hui en écoutant certains élus de droite, et en lisant certains journaux conservateurs (Valeurs Actuelles par exemples) c’est de savoir si certains ne voudraient pas aujourd’hui considérer les musulmans non pas comme des citoyens à part entière mais beaucoup plus comme des protestants ou des juifs sous la monarchie avant la Révolution.

Oubliant par là même qu’entre temps la Révolution n’a pas fait que libérer les consciences mais a également instituer l’égalité devant l’impôt

C’est effectivement oublier que depuis 222 ans la France n’est plus chrétienne !

Marion Le Pen, Mrs Copé, Guéand et Sarkozy devraient s’en souvenir

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Cet article a été fait grâce aux encyclopedia universalis

Quelques rappels de la constituante de 1789

Art. 3.

Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément

Art. 4.

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

Art. 10.

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.

http://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/const01.htm

Art. 16.

Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution