12/07/2007
SARKOZY ET LA TVA SOCIALE : UNE QUESTION D'ELEGANCE
La TVA sociale n’est pas une arme anti-délocalisations… On nous dit que la TVA sociale va permettre de lutter contre les délocalisations. C’est politiquement astucieux, car la plupart des citoyens sont persuadés que le problème n°1 de la France, ce sont les délocalisations, et ils sont prêts à ce qu’on mette des barrières aux échanges vis-à-vis des pays pauvres (z’avaient qu’à pas être pauvres) pour lutter contre.
Economiquement ça ne tient pas la route, car les écarts de coût sont tels que si une entreprise a décidé de délocaliser dans les PVD (Chine, Inde, PECO, …), ce n’est pas la variation attendue du coût du travail qui va l’en dissuader.
Mais politiquement, c'est tellement vendeur.
Car soyons serieux deux minutes : Que vaut une dévaluation de 2% … ou même de 5 % qui pourrait être très rapidement contrebalancée par le mouvement des monnaies sur les marchés:
Depuis 2002, l'euro s'est apprécié de 50% par rapport au dollar! Et que vaut cet avantage de 2 ou 5 % quand les coûts salariaux sont 5 fois plus faibles en Europe centrale et 40 fois plus faibles en Chine qu'en Europe occidentale?
Les entrepreneurs sont des phylantropes
Pour que cela marche, comme le souligne Jean-François Coppé, il faut que les entreprises traduisent la baisse des cotisations en baisse des prix. :
1) certaines entreprises peuvent décider d’accroître leurs marges en ne modifiant pas le prix de vente.
On peut toujours espérer que les entreprises "jouent le jeu", mais si elles peuvent éviter de le jouer, elles le feront, en dépit des injonctions de nos dirigeants...
2) d’autres entreprises qui ont des processus productifs peu intensifs en main d’œuvre récupéreront peu sous formes de baisse des cotisations, elles ne pourront donc baisser que relativement peu les prix de vente
(exemple une entreprise agricole très mécanisée...)
3) d’autres entreprises encore, qui fabriquent des produits dont le contenu en importations est élevé, ne pourront que difficilement baisser leurs prix,
Si l'entreprise est de bonne foie, elle pourra difficilement répercuter à la baisse la fameuse TVA sociale , si l'entreprise veut faire plus de profit et contenter ses actionnaires, elle ne repercura pas à la baisse les marges supplémentaires que lui procurera la TVA sociale , et c'est logique !
Aura-t-on nécessairement inflation ? Non !
Si les entreprises parviennent à comprimer les salaires, d'ou les décisions gouvernementales en terme de non coup de pouce du SMIC et defiscalisation des heures supplémentaires.
On aura perte en termes de pouvoir d’achat. Oui
Sauf si les salariés parviennent à négocier des augmentations de salaires pour compenser la hausse des prix, mais c'est alors l'avantage en termes de compétitivité prix qui disparaît.
Enfin, la mise en place de la TVA sociale peut être dangereuse Souvent cité en exemple, l'xemple du Japon est tu dans ce cas pourtant en cas de réduction des charges patronales (et non salariales): si les entreprises ne répercutent pas cette baisse sur leurs prix de vente, les consommateurs subiront de plein fouet la hausse de la TVA dite «sociale». Ce mécanisme a produit une véritable catastrophe au Japon en 1997.
Mais pour jean Arthuis la chose est entendue
« Mais ceux (les entrepreneurs) qui les font (les produtis) venir de l’étranger dégagent des marges telles qu’ils auront l’élégance de ne pas augmenter leurs prix de vente, concurrence oblige ».
Nous sommes sauvés !
Écrit par clemenceau dans actualite, ANALYSE, M Sarkozy de Nagy Bocsa, Politique française, réforme fiscale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozy, royal, desirdavenir, dette, tva sociale, coppe, bayrou | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer | |
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