florent1968

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19/09/2007

NICOLAS SARKOZY OU LA CULTURE STATISTIQUE DU RESULTAT

La pression exercée sur les services en matière de statistiques : la culture du « résultat »

La formule soigneusement soupesée utilisée par les services de l’inspection - « pression exercée sur les services en matière de statistiques » - se comprend très aisément lorsqu’on se rappelle la stratégie du 3+3 fièrement prônée par le ministre de l’Intérieur convoquant chaque mois les bons préfets et les mauvais préfets.
On imagine aisément ce genre de réunions, la félicitée des premiers de la classe et l’angoisse des petits derniers. Le mot d’ordre permanent est donc de faire baisser à tout prix les statistiques, l’obsession perpétuelle la diminution des crimes et délits enregistrés.

Concrètement, comment faire ? Recueillir le moins de plaintes possibles, s’en tenir si possible à des main-courantes, renvoyer le plaignant vers un autre service, ce qui n’améliore évidemment pas la qualité du service ni les relations avec la population.

En 2004, « plus d’un demi-million de faits commis (et de tentatives) de vols, de vols avec violence et de violences physiques contre les personnes, bien que signalés aux services compétents, n’ont pas été enregistrés comme plaintes ».
Les chiffres de la délinquance ont été ainsi sous-estimés de 13% en 2004.
Ce demi-million de faits ont basculé sur les mains courantes

« Quand une bande fait une descente dans un parking et casse 30 voitures, on devrait faire 30 procédures, une par véhicule dégradé. En fait, pour alléger les stats, il suffit de tout rassembler dans un seul fait, et la délinquance baisse »



Un rapport fait état de la disparition statistique de « près d’un quart des vols et tentatives de vols, soit près de 400 000 faits, près d’un tiers des violences physiques, soit plus de 92 000 faits et près d’un quart des vols avec violence, soit plus de 36 000 faits ».

Lors de l’émission Ripostes, le 10 décembre 2006, sur France 5, Nicolas Sarkozy avait été interpellé sur l’existence de ce rapport des inspections. Après avoir fait l’étonné et feint de croire qu’il n’existait pas, il avait promis de le faire parvenir. On attend toujours [6]


Le paradoxe ça coute plus cher car il faut parallèlement multiplier les interpellations et les gardes à vue pour démontrer que les policiers sont actifs et efficaces.
A cette pression permanente est venue s’ajouter la carotte des primes « au mérite », individuelles et collectives dont les critères d’attribution ne brillent pas par la clarté.

Les effets pervers de cette politique sont connus. La police recherche les infractions les plus faciles, celles qui permettent facilement des faire des « crânes », qui ne nécessitent pas d’investigations trop longues et qui améliorent sans coup férir le taux d’élucidation.
Que trouver de mieux qu’une interpellation pour usage de haschisch qui est élucidée immédiatement, automatiquement même ?
Il ne s’agit évidemment pas d’accuser les policiers eux-mêmes de telles pratiques. Après un premier temps de séduction, le désenchantement s’est installé et « l’obsession statistique » est aujourd’hui dénoncée par des syndicats devenus de plus en plus rebelles.

Le comble du ridicule a été atteint à la fin de l’année 2006 lorsqu’il a fallu démontrer aux Français que le nombre de voitures incendiées était en baisse.
Avec une telle politique nous en arrivons à des témoignages tels que
« Le risque en matière de sécurité c'est que des gens exaspérés se forment en groupe pour assurer eux-mêmes la sécurité de leurs enfants à la sortie des écoles par exemple. si l'Etat ne fait rien cela risque d'arriver, devrons-nous le leur reprocher ? »
"Pourquoi devrions nous sacrifier des personnes qui font tout pour s'en sortir quand d'autres se réfugient dans la violence ? à problème égaux, pourquoi la plupart essaye de construire alors que d'autres ne font que détruire ? pourquoi c'est le loubard que l'on défend alors qu'on n'aide pas assez celui qui n'a pas de moyen et qui veut quand même faire des études"


Le 25 février 2006 115, chercheurs, sociologues, criminologues, enseignants, médecins, psychologues, magistrats, avocats... à signer un appel demandant que soit créée une structure multidisciplinaire d’études et de recherches sur les infractions pénales, leur prévention, leur sanction et leur réparation. L’un des buts de cette structure devant être de « participer à l’information de l’ensemble des citoyens ». Plusieurs parlementaires ont depuis lors signé ce texte

La criminalité n’est pas un produit boursier. On peut admettre qu’un chef d’entreprise, un directeur de société affirme : « nous augmenterons notre chiffre d’affaires de 2% en 2007 », ou « nous réduirons notre frais généraux de 2% ».
Il est de mon point vue inadmissible qu’un ministre de l’Intérieur et encore plus un chef d’Etat puisse affirmer sans aucun haussement d’épaule dans la salle qu’il demande en 2007 à la police de faire baisser la délinquance de 2% et de faire passer le taux d’élucidation à 35%.


Quand à son ministre de l'intérieur qui accorde 20 points pour une interpellation d'une personne en situation irrégulière et un point pour un feu de poubelle il risque de très vite déchanter. En effet quelle différence les policiers peuvent ils faire entre un Français d'origine etrangére et un etranger en situation irréguliére.
Je connais personnellement un cas où deux membres d'une familles sont Français et la troisième est en situation irrégulière car arrivée en 2005. A moins d'une dénontiation...la personne en situation irrégulière restera dans sa famille avec son enfant !


A moins de controler tout le monde...

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