04/12/2008
SARKOZY SE PREND LE BOOMERANG SARKOZY…
En décembre 2004 Nicolas Sarkozy alors ministre des Finances renégocie la participation des différents Etats pour le budget Européen.
Il va se battre bec et ongle pour que le taux reste le même voir même diminue alors qu’il sait pertinemment comme tous les dirigeants européens de l’époque que deux ans plus tard l’Europe va encore s’élargir.
Le budget européen ainsi voter en 2004 pour le plan 2006 / 2013 va faire que des pays tel que la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie ne vont pas profiter de l’appel d’air de l’Europe alors que les pays qui avaient le plus profiter de ces crédits, notamment la France (avec la politique agricole) l’Espagne mais aussi l’Angleterre vont commencer à ressentir ces effets à partir de 2006.
Au niveau national Nicolas Sarkozy pensait avoir tout prévu.
En 2004 tout allait relativement bien, même si la croissance n’était pas réellement au niveau espéré, il suffisait donc de repenser la redistribution des richesses.
C’est ce qui fut fait avec la loi Raffarin II et le principe d’équité.
Depuis 2005, le calcul de la péréquation a été revu ainsi que celui des dotations et de nombreuses communes ont ainsi vu les participations de l’Etat diminuer
Il est donc facile pour le Président et sa majorité de crier « au loup » lorsque ces mêmes communes se voient dans l’obligation d’augmenter leurs impôts non pas parce que leurs gestions n’a pas été bonne mais tout simplement parce que dans un premier temps les dotations de l’Etat ont été recalculées à la baisse, et depuis 2008 elles « augmentent » suivant le principe du « 0 valeur ». Il suffit pour s’en rendre compte d’aller sur le site de l’A.N et de regarder sur la ligne prévisionnel DGCL pour constater que la somme reste la même sur 3 ans.
Une inflation à 0 % en France c’est formidable !
Mais le mieux c’est que Nicolas Sarkozy toujours ministre des finances reconnait qu’il avait tous les instruments pour tout préparer et plus particulièrement la LOLF mise en place par Lionel Jospin
Je le cite « Bercy ne peut pas se contenter de dire « non » aux dépenses qui n’entrent pas dans une enveloppe, il doit aussi avoir un rôle de proposition. Bercy doit accompagner la politique du gouvernement et non pas la freiner. Le ministère de l’économie et des finances, systématiquement, doit faciliter la mise en œuvre des objectifs gouvernementaux . »
Je ne sais pas pourquoi mais j’ai du mal à imaginer Christine Lagarde dans le même rôle aujourd’hui !
Et lorsqu’il est Président je me doute qu’il redit cette phrase à ces ministres « Il n’y a pas de ministre propriétaire de son budget. Il y a un seul budget de l’État, qui remplit des missions » Phrases pourtant prononcée lorsqu’il était ministre des finances
EN 2005 LES PRIORITÉS DE SARKOZY FIXEES PAR SARKOZY
la réduction du déficit
Notre endettement - 1000 milliards d'euros - ne nous permet pas d'avoir une politique économique efficace, nous condamne à des prélèvements obligatoires élevés, nous enlève nos marges de manœuvre.
Ah ces fameux 1000 milliards …où en t-on aujourd’hui et demain avec le plan Sarkozy ?
Mais déjà Nicolas Sarkozy en 2004 était dans la mauvaise fois lorsqu’il disait
Ce sont les raisons qui m'ont conduit à consacrer les 5 milliards de plus values fiscales de 2004, au service du désendettement. C'est le contraire de la gestion de la " cagnotte " de 1999/ 2000, où étaient apparus 11 milliards d'euros de plus values fiscales affectés pour une large part à des dépenses nouvelles.
D’une part il oublie que les 11 milliards ont permis à l’époque à de nombreux français de payer moins d’impôts locaux d’autres part rembourser une dette en avance n’est pas forcément un bon calcul. Si le taux de la dette est élevé (comme ceux des années 90 à 97) je dis bravo mais si le taux est bas à très bas (comme les taux des années 2000) c’est un très mauvais calcul que sait faire une bonne ménagére.
Nicolas Sarkozy se réjouissait en 2005 que le solde du budget de l’état soit établit à - 44,9 milliards d'euros, soit une amélioration de plus de 10 milliards d'euros par rapport à la LFI 2004
Et il rajoutait pour la première fois depuis 2001, les déficits publics seront inférieurs à 3% du PIB.
Ce qui signifie que durant les années 2002 , 2003 et 2004 les déficits ont été supérieurs ?
Comment croire alors que les déficits de 2008 soit inférieurs à 3% quand on sait que la situation a été bien pire qu’en 2002 ?
La croissance avec les dents
Toujours en 2005 Nicolas Sarkozy disait
une croissance durable et soutenue
Seule une croissance durable à un niveau élevé peut rétablir la confiance. Elle n'a été que de 2 % en moyenne, alors que la croissance américaine est restée sur une tendance supérieure à 3 % par an. Or un point de croissance en plus, cela voudrait dire 100 000 chômeurs de moins dans l'année, cela voudrait dire un déficit public mécaniquement amélioré de un demi point de PIB soit près de 8 milliards d'euros par an .
Pour regagner cette croissance, tout n'a pas été essayé. Il faut se battre sur plusieurs fronts à la fois .
En améliorant notre compétitivité par l'allègement des charges pesant sur nos entreprises et nos emplois
- Je voudrais rappeler le poids budgétaire des allègements de charges sociales : 16,2 milliards d'euros en 2003, 17,1 milliards d'euros en 2004 et en 2005, auxquels va se rajouter un milliard d'euros pour l'hôtellerie et la restauration.
Donc toujours plus de poids budgétaire
- La réduction à 1,5 % en 2005 du taux de la contribution additionnelle à l'impôt sur les sociétés, avant sa suppression complète en 2006, est une mesure très attendue, qui va redonner à notre pays un taux effectif d'imposition de 33,33 %, inférieur d'un point à 2004, mais ,je le souligne, encore supérieur à la médiane européenne qui est de 30 %.
Là aussi plus de poids budgétaire sans création d’emploi
De même le dispositif de dégrèvement de taxe professionnelle au titre des investissements nouveaux, qui a été institué par la loi sur la consommation et l'investissement, est prorogé de six mois, jusqu'à la fin de l'année 2005. Cette mesure doit donner une meilleure visibilité aux entreprises pour investir. Ces deux mesures représentant un effort de 1,1 milliard d'euros.
Et à propos de charges, je voudrais tout de suite avant que vous me posiez la question, répondre à l'affirmation publiée hier selon laquelle les prélèvements obligatoires progresseraient en 2005 pour atteindre 44,2 % du PIB. Il est exact que des prélèvements nouveaux interviendront en 2005 au titre de l'assurance maladie. Il est tout aussi exact que nous baisserons les impôts et les charges de 2 milliards. Ce qu'oublient les auteurs de cette affirmation c'est qu'un taux de prélèvement obligatoire se calcule en fonction de la hausse du PIB d'une part et que d'autre part certains prélèvements comme les recettes d'impôts sur les sociétés augmentent plus vite que le PIB lorsqu'il y a croissance. Il en est de même des cotisations sociales lorsqu'il y a croissance de la masse salariale.
Le taux de prélèvement obligatoire était de 43,8 % en 2002, de 43,8 % en 2003, de 43,6 % en 2004. Il sera de 43,7 % et non de 44,2 % en 2005 comme certains média ont pu l'évoquer. Il n'augmente pas. Il est stabilisé. En 1999, le taux de PO était de 45,5 %.
Si nous suivons la logique de M Sarkozy le taux de prélèvement va être particulièrement élevé en 2008 2009 et 2010 et devrait très largement dépasse le taux de PO de 1999, merci de rendre ainsi hommage à la gestion rigoureuse et égalitaire de l’équipe de gauche
En se dotant d'une première série de mesures pour lutter contre les délocalisations
C'est un sujet sensible et complexe. La mondialisation crée des marchés nouveaux pour nos entreprises. Elle permet à ceux qui en sont exclus d'accéder au progrès. Dans certains cas, des implantations à l'étranger sont le seul moyen de conquérir des parts de marché. En clair, si nous ne construisons pas d'usine d'automobiles en Asie, nous n'exporterons pas de voitures dans les pays en cause.
Mais les déménagements purs et simples d'activités pour des raisons de dumping fiscal et social dévastent des régions, (…)Les choix des chefs d'entreprise sont souvent faits à la marge .Nous pouvons bouger les marges en les amenant à se poser autrement la question d'une éventuelle délocalisation. Il faut au minimum tenter une nouvelle stratégie. C'est pourquoi le projet de loi de finances comporte trois ensembles de mesures
- Pour prévenir les délocalisations :
Une trentaine de bassins d'emploi qui connaissent les taux de chomage les plus élevés ou sont menacés de délocalisations seront répertoriés. Un crédit d'impôt de 1 000 euros par emploi sera versé chaque année pendant trois ans aux entreprises industrielles et à celles du secteur tertiaire délocalisables dans ces bassins d'emploi .On estime que 400 000 emplois seront concernés.
- Pour les relocalisations :
Un crédit d'impôt sur les bénéfices sera institué pour les entreprises qui choisissent de relocaliser leurs activités en France. Les dépenses de personnel correspondent aux emplois ramenés en France seront prises en charge par l'État, la première année au taux de 50 %, et cela de façon dégressive pendant cinq ans.
- La lutte contre les délocalisations (…) les entreprises participant au projet collectif de recherche et de développement au sein du pôle bénéficieront d'exonérations d'impôt sur les bénéfices, ainsi que sur les cotisations de taxe professionnelle et de taxe foncière sur les propriétés bâties. Pour ceux de leurs employés qui se consacreront à des activités de recherche et d'innovation elles seront exonérées de 50 % des cotisations sociales, selon leur taille.
Ces mesures démontrent que Nicolas Sarkozy avaient mis en place en 2005 toute une série de mesure en faveur des entreprises pour qu’elles investissent et qu’elles embauchent alors que nous étions en période de croissance !
Au final si le chômage a effectivement baissé c’est tout simplement parce qu’il a suivi la courbe de la population active.
En effet dans les années jusqu’en 2000 c’est près de 200 000 jeunes actifs qui intégraient le marché du travail et qui soit trouvaient du travail soit étaient au chômage. D’où la forte montée de celui-ci à partir de 93.
Depuis le début des années 2000 c’est le papy boom. Aujourd’hui ce ne sont plus que 40 000 personnes annuels qui intègrent le marché de l’emploi.
Le reste part à la retraite. Que le chômage ait baissé est donc logique. Ce qui l’est beaucoup moins c’est qu’il n’y ai pas eu durant toutes cette période de créations d’emploi à temps plein en CDI.
Les grosses entreprises se sont gaver sur les 35 heures puis grâce au loi de Sarkozy en 2005, aujourd’hui elles vont se regaver grace au nouveau plan de Sarkozy.
Pendant ce temps les travailleurs pauvres se seront multipliés, tous comme les CDD et les intérimaires et Nicolas Sarkozy après avoir renégocier le déficit, va peut être demander a ce que soit renégocier le budget européen.
En attendant le Président de l’Europe n’aura toujours pas tenu sa promesse vis-à-vis des petits commerçants de renégocier le taux de TVA à 5,5% c’était pourtant une de ses priorités !
Écrit par clemenceau | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, sarkozy, bilan | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer | |
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