11/04/2012
VOUS AVEZ DIT ASSISTES ?
Hier j’ai eu une conversation avec une personne de mon entourage sur le fait qu’il fallait mettre en place des systèmes pour que les personnes qui avaient moins de moyens que d’autres puissent par exemple assistés à des spectacles culturels.
Débat, argument contre argument, chacun tient ses positions l’un disant que c’est en aidant les uns à accès à qu’on les fait progresser, l’autre disant que c’est parce que ces les personnes auront progresse qu’elles pourront avoir accès à …
Bref les deux arguments sont recevables.
Ce que je ne savais pas quand j’ai eu ce débat, c’est que les personnes les plus assistées dans le système actuel, sont celles qui ont le plus de moyens.
Les moins aisées ou les plus pauvres, qu’elles travaillent ou pas n’ont pas accès à nombres d’aides que les plus aisées des foyers Français captent et ce dans tous les secteurs.
L’habitation d’abord.
Même si ça n’est pas représenté dans ces tableaux, (et contrairement à Mme Arthaud, j’en parle d’autant plus facilement que j’en ai bénéficié) les prêts à taux 0, loi cellier et autres législations ne sont réservés par définition qu’à ceux qui peuvent acheter.
Or durant ces 20 dernières années, les catégories sociales basses ont de moins en moins eu accès à la propriété tout simplement parce que l’habitation est devenue un placement.
C’est aussi, j’en ai déjà parlé lors de mes précédentes notes, ce qui fait une des différences profondes avec l’Allemagne.
Nicolas Sarkozy peut toujours nous parler du permis de conduire, à proportion, il n’est pas plus cher aujourd’hui qu’il y a 20 ans, à savoir pour un permis de base (20h de conduite+ 1 présentation au permis + 2 présentation au code) un SMIC !
Par contre le prix d’un logement (je ne parle pas des charges) dans le même temps a plus que doublé durant ces 10 dernières années !
Et ceux qui bénéficient des aides pour acheter sont ceux qui aujourd’hui ont le plus de moyens, c’est encore plus vrai avec la révision de la loi puisque pour avoir un PTZ+ il faut acheter dans du neuf !
Le reste des chiffres viennent du Crédoc.
Si les Français ont 5 semaines de congés payés (privilégiés ! nantis !) tous ne partent pas en vacance durant ces congés.
Et surprise 19 % des Français interrogés par le Crédoc déclarent avoir perçu une aide pour les vacances l’année précédant l’enquête.
Parmi eux, 28 % des foyers les plus aisés (revenus mensuels supérieurs à 3 100 euros) bénéficient d’aides pour partir. (assistés !!!)
Seuls 13 % des foyers qui ont un revenu inférieur à 1 500 euros sont dans ce cas.
Part des bénéficiaires * d'aides aux départs en vacances selon les revenus mensuels |
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Supérieurs à 3 100 € |
28 |
Entre 2 300 et 3 100 € |
26 |
Entre 1 500 et 2 300 € |
19 |
Inférieurs à 1 500 € |
13 |
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Ensemble de la population |
19 |
* Personnes déclarant avoir reçu l'année précédente une aide pour les vacances |
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Source : Credoc. Année des données : 2008 |
Et c’est encore pire pour l’emploi à domicile
Plus de la moitié des couples au revenu mensuel supérieur à 5 000 euros emploient du personnel à domicile contre 2 % de ceux qui touchent moins de 1 500 euros. Les réductions d’impôts pour ces services vont aux foyers les plus aisés.
A coté de ça les dépenses de logement pèsent pour 39 % dans le budget des 10 % des ménages aux revenus les plus faibles contre 15 % pour les 10 % les plus riches.
La part de ces dépenses est d’autant plus lourde que les ressources des ménages sont modestes.
Taux d'effort net selon le revenu pour les locataires du parc privé |
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2002 |
2006 |
Les 10 % des ménages les moins aisés |
35,9 |
39,1 |
Les 10 à 20 % |
25,9 |
26,8 |
Les 20 à 30 % |
24,2 |
27,6 |
Les 30 à 40 % |
23,7 |
26,6 |
Les 40 à 50 % des ménages les moins aisés |
23,0 |
24,6 |
Les 50 à 60 % des ménages les plus aisés |
22,9 |
23,8 |
Les 60 à 70 % |
21,5 |
22,3 |
Les 70 à 80 % |
20,1 |
19,4 |
Les 80 à 90 % |
19,4 |
19,5 |
Les 10 % les plus riches |
14,1 |
15,3 |
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Ensemble |
20,6 |
22,4 |
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Rapport entre les 10 % les plus pauvres et les 10 % les plus riches |
2,54 |
2,56 |
Le taux d'effort net rapporte la somme des montants de loyer et de charges locatives, payés par l'ensemble des locataires à la somme des revenus perçus par ces ménages déduction faite des aides au logement. Il mesure donc la part des ressources consacrées au logement par le ménage. |
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Source : Insee, enquêtes logement |
Un article du parisien rappelait qu’un groupes d’économistes réputés avaient passé au crible 15 ans de politique fiscale ! Les conclusions
En 3 phrases :
Jospin a chouchouté les bas salaires.
Chirac a privilégié les 500 000 plus fortunés.
Sarkozy a baissé les impôts surtout... des riches rentiers.
Et ils ont en plus profité à plein de la baisse de l'impôt sur la fortune décidée en 2011.
« Fiscalité et redistribution en France, 1997-2002 », rapport rédigé par les économistes Antoine Bozio, Roy Dauvergne, Brice Fabre, Jonathan Goupille et Olivier Meslin. Edité par l'Institut des politiques publiques (Paris School of Economics).
Vous avez dit …assistés ?
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