09/12/2011
"On ne dit jamais ça de la police"...MAIS
Lorsque la police est en sous-effectif, le ministre de l’intérieur, dans l’obligation de suivre la fameuse RGPP, plutôt que d’augmenter les effectifs là où il y a des manques, où au moins de procéder à des redéploiements , ce qui auraient pour conséquence de déshabiller les effectifs qui protège le président-candidat, annonce que elle recevra un nouveau matériel : Des Fusils à pompe.
J’espère au moins qu’il fera voter les lignes de crédit pour que les policiers aient les balles nécessaires pour pouvoir tirer avec.
Vous pourrez me trouver cynique, un brin moqueur mais lorsque l’on sait que l’Etat fait en sorte que les systèmes d’enregistrement vidéo de vidéosurveillances soit à la charge des collectivités territoriales, ou que ces dernières financent (en mettant à sa disposition avec des baux emphytéotiques) des locaux (pour la gendarmerie par l’exemple comme c’est le cas dans l’Essonne) vous comprendrez mes doutes.
Lorsqu’il y a des problèmes récurrents d’insécurité, à Marseille, en Corse, ou dans la région PACA nous n’entendons jamais ni le ministre de la justice et encore moins le ministre de l’intérieur prononcer mettre en cause le « dysfonctionnement » de la police ou de la gendarmerie. Pourtant M Guéant a bien parle de « dysfonctionnement »
Si aujourd’hui il y bien un dysfonctionnement c’est parce que juge, greffiers et même les procureurs n’ont pas les moyens suffisants pour agir rapidement et comme-tous les fonctionnaires – leur image ne cesse d’être bafouée par le pouvoir en place.
La sécurité juridique, c’est évidemment permettre à la société de protéger la personne qui dépose plainte, en démontrant initialement qu’elle est effectivement –le ou la plaignante- contre une personne physique ou morale qui sera mise en examen et dont il faudra démontrer la culpabilité.
Si la société n’agit que par ouï dire, ou veut aller trop vite, alors elle se retrouvera dans des situations telles que celles que nous avons connu dernièrement où des hommes ont été jeté en pâture.
Le plus inquiétant dans cette résolution est qu’elle fait ressortir qu’« Une étude de la commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) a mis en évidence sur l’année 2008 que le procureur français était en Europe investi des charges les plus lourdes, et doté, pour les assurer, des moyens les plus faibles. »
En effet, il y a dans notre beau pays 3 procureurs pour 100.000 habitants alors que les autres pays européens en compte en moyenne 10 pour le même nombre d’habitants.
Mais si la police a obtenu des fusils à pompe, le secrétaire général du syndicat majoritaire des forces de police le syndicat Unité police SGP-FO déclare "Les problèmes de fond [ne seront] pas réglés avec des fusils à pompe", [il] dénonce la "baisse des effectifs" dans la police et demande "de mettre fin à la RGPP", la révision générale des politiques publiques, dont il dénonce régulièrement les effets.
Ca me rappelle quelque chose mais bien sur après 20 ans de droite (et 15ans de gouvernement de droite sur les 20 dernières années) c’est la Faute à la gauche…(ou même aux 35 heures !)
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RESOLUTION DE LA CONFERENCE NATIONALEDES PROCUREURS DE LA REPUBLIQUE
La Conférence Nationale des Procureurs de la République appelle solennellement l'attention sur la gravité de la situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui les parquets, et l’urgence de leur donner les conditions d’exercer dignement leurs nombreuses missions.
En premier lieu, ces conditions passent par la restauration de l’image de leur fonction, gravement altérée auprès de nos concitoyens par le soupçon de leur dépendance à l’égard du pouvoir exécutif. Magistrats à part entière, garants des droits et libertés individuelles, les procureurs de la République appellent à la mise à niveau de leur statut, par un renforcement des pouvoirs du Conseil supérieur de la magistrature pour leur nomination et le contrôle de l’exercice de leurs fonctions, afin de répondre aux nécessités d’une justice impartiale, et de permettre d’établir la confiance des citoyens.
En second lieu, ces conditions passent par une sécurité juridique et une cohérence qui font de plus en plus défaut à la matière pénale. Sous l’avalanche des textes qui modifient sans cesse le droit et les pratiques, souvent dans l’urgence, sans étude sérieuse d’impact, et au nom de logiques parfois contradictoires, les magistrats du parquet n’ont plus la capacité d’assurer leur mission d’application de la loi.
En dernier lieu, ces conditions sont largement tributaires des moyens très insuffisants mis à la disposition des parquets pour l’exercice de leurs missions, dont le périmètre n’a cessé de croître.
Une étude de la commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) a mis en évidence sur l’année 2008 que le procureur français était en Europe investi des charges les plus lourdes, et doté, pour les assurer, des moyens les plus faibles.
Les procureurs de la République alertent solennellement le législateur, le gouvernement, ainsi que l’ensemble de leurs concitoyens sur la gravité d’une situation qui ne leur permettra plus, avec leurs équipes d’accomplir sérieusement leurs missions, s’il n’y est pas d’urgence remédié par une réforme de leur statut, une stabilisation normative, et l’affectation de moyens humains, matériels, et financiers. Ce n’est qu’à ces conditions qu’ils pourront exercer leurs responsabilités et la plénitude de leurs fonctions :- l’exercice de l’action publique,- la direction de la police judiciaire,- la garantie du respect des droits et libertés individuels.
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