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Il est facile pour M Estrosi de dénoncer les maires « Laxistes »

Quand depuis 2002 le ministre de l’intérieur d’abord puis ministre de budget ne l’oublions pas avant de redevenir ministre de l’intérieur et Président de la République mène une politique fiscale et de sécurité qui va faire que les communes, certaines tout du moins, seront dépouillées des policiers qui avaient été implantés depuis quelques années  sur leur territoire, grâce à la police de proximité. Les hommes vont être ainsi envoyés dans les Groupement d’Intervention Régionaux (G.I.R)  mais les villes qui se seront vus supprimés des effectifs de police, ne les reverrons jamais.

Alors évidemment l’argument avancé sera de leur dire que ces derniers sont dans les G.I.R

Mais une police régionale a-t-elle le même contacte avec la population qu’une police de proximité ? Peut être ? Je ne crois pas, peut être puis je me tromper ? A partir du moment où les effectifs sont constants…

Là où tout bascule, c’est à partir du moment où les effectifs vont être réduits.

La population Française depuis 10 ans elle ne se réduit pas.

Depuis 1997 cette dernière n’a cessé d’augmentée !

Elle passe en effet de 58 à 62 Millions

Hors les effectifs de police de 1997 à 2007 sont restés les même malgré les embauches de M Sarkozy en 2002 / 2003 et bien que ce dernier aient en fait puisé en fait des effectifs dans la police de proximité.

Il serait intéressant de savoir combien de postes ont réellement été créés.

Très peu en vérité !

Ces trois dernières années, les effectifs de police se réduisent !

11 000 postes de moins. Et cela va continuer, de façon certaines 8 000 postes de moins d’ici à 2014 !

Sur 10 ans les effectifs cumulés Gendarmerie + Police sont stables  avec une population en hausse de 5 %

C’est Christophe Soullez qui le fait remarquer dans son rapport 10 ans après Alain Bauer (p5)!*

« Dans l’ensemble, les effectifs théoriques de policiers et gendarmes hors personnel administratif, technique ou scientifique a peu varié. Il était légèrement inférieur à 222 000 en 1998 (221 739), sans qu’on puisse connaître les effectifs réels. En 2008, il se situe presque au même niveau, à 222 059 précisément. Cette stabilité des effectifs théoriques intervient dans un contexte d’accroissement régulier de la population française, qui, par exemple, a connu une hausse de 5,8 % entre le 1er janvier 1999 et le 1er janvier 2007, selon les données des recensements de l’INSEE. »*

La population n’ayant cessé d’augmenter, les conséquences sont logiques et prévisibles et  soulignées par Alain Bauer dans son rapport annuel  de l’Observatoire National de la Délinquance, 2009 a été une année catastrophique en matière de sécurité.

Quand il y avait des hausses dans les effectifs, car il en avait eu, n’étaient pas elles ne servaient pas réellement vers la sécurité :

« Deux directions dont les effectifs ont augmenté de manière significative :

La Direction centrale de la police aux frontières (DCPAF), dont le nombre d’agents est passé de 6 396 à 9 235 (+ 44 %) et Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) qui s’est vu renforcée par l’affectation de 501 agents supplémentaires correspondant à une hausse de 17 % (+ 14,9 % hors effectifs transférés du service course et jeux de l’ex-DCRG). Elle compte près de 3 500 agents en effectifs réels en 2008. 

Encore faut-il pondérer en remarquant que la hausse du service judiciaire est due en bonne partie à un jeu de chaise musicale

La seule direction qui a vu ses effectifs augmenter de façon plus que sensible est la direction centrale de la police aux frontières !

Pour ce qui concerne la sécurité de tous les jours les chiffres parlent d’eux mêmes !

« Un peu plus de 58 % des fonctionnaires actifs et adjoints de sécurité travaillent à la direction centrale de la sécurité publique (DCSP) tant en 1998 qu’en 2008.

Leur nombre est passé de près de 69 400 en 1998 à plus de 72 043 à 2008, soit + 3,8 %. Toutefois, hors fonctionnaires de l’ex-DCRG qui ont été affectés à la DCSP suite à la réforme du renseignement intérieur et à la création des services départementaux de l’information générale (SDIG), la hausse est plus faible : entre 1998 et 2008, à périmètre constant, la DCSP a vu ses effectifs croître de seulement 1,4 %.

Si on reconstituait les effectifs des services de renseignement, ils afficheraient, quant à eux, une hausse de 17,2 %. *

Lorsque la population sur 10 ans augmentent de 5% et que ceux de la sécurité publique augmentent de 1,4% que croyez vous qu’ils puissent advenir ?

Et encore ces chiffres datent de 2007. Avant les 11 000 suppressions de postes.

Il est donc logique que les, Estrosi Lefebvre et autres valets de M Sarkozy cherchent à charger la mule …et à dédouaner leur Général !

Mais il serait bon de temps en temps qu’à gauche on sache aussi ne pas que se défendre, et dire que la sécurité a un prix car un policier ou un gendarme non seulement fait un travail respectable mais en plus ne travaille pas gratuitement !

Il n’y aurait rien de pire qu’une soit disant sécurité qui serait assurée par des citoyens qui veillerait la nuit dans la nuit avec leurs armes.

La sécurité est un droit trop précieux pour la laisser à des entreprises soit disant professionnelles de sécurité.

Elle doit être assurée par des policiers et des gendarmes qui assurent un service public pour la République et le bien commun !

C’est cela que M Estrosi doit se rappeler. Les Maires sont prêts à depuis longtemps à travailler avec l’Etat en matière de sécurité, mais il n’est pas dit que depuis 2002 l’Etat soit prêt à travailler avec les maires, de quelques couleurs soit leurs Mairies.

Travailler en bonne intelligence coute cher, mais rapporte à long terme.

Le Président a mis en place une politique fiscale qui nous ramène en termes d’effectifs 10 ans en arrière !

M Estrosi va-t-il demander une sanction pour un président aussi laxiste !

*source

OÙ SONT LES POLICIERS ET LES GENDARMES ?

10 ANS APRES Alain BAUER

Professeur de criminologie au CNAM

Christophe SOULLEZ